Décès de David Johnson
Le monde du bridge belge, et particulièrement les quatre équipes belges présentes à Herning, au championnat d’Europe 2024, ont la grande tristesse de vous faire part du décès inopiné de David Johnson.
Alors que ses coéquipiers s’inquiétaient de son absence à l’heure des comptes, qu’il ne ratait jamais, il a été retrouvé inanimé dans la douche de sa chambre d’hôtel. Il a succombé à un arrêt cardiaque.
David était né en Angleterre en mars 1947, mais il n’a quasi jamais habité en Grande-Bretagne – bien qu’il ait conservé son passeport anglais toute sa vie, ne demandant la naturalisation belge qu’après… le Brexit. Son père, officier de l’armée britannique, l’emmena d’abord en Allemagne où il séjourna jusqu’à 8 ans, puis en Belgique où il s’établit définitivement.
Professeur émérite de l’UCL et spécialiste des probabilités, David était aussi connu comme l’infatigable capitaine joueur de l’équipe senior. Son plus beau résultat fut acquis à Pau en 2008, avec une troisième place au championnat d’Europe, synonyme de qualification pour la Coupe du monde, pour laquelle il se qualifia trois fois. La dernière, c’était l’été dernier à Marrakech. Tous ces résultats furent acquis avec son partenaire de presque toujours (44 ans de partnership avec à peine un an de break), Jacques Stas. Avant cela, il avait également disputé la finale du championnat du Marché Commun, au milieu des années 1980.
Marié deux fois, cinq fois grand-père, David était aussi un pince-sans-rire de premier ordre, avec cet humour typiquement britannique qu’il alliait à un flegme tout aussi insulaire. « Il ne m’a jamais vraiment engueulé en 40 ans » précise Jacques. Même si son « mais enfin, Jacques ! » était célèbre, mais jamais colérique.
Après son ami Michel Bolle, disparu il y a quelques semaines, c’est encore une belle page du bridge belge qui se tourne.
Un monde où il n’avait que des amis.
RIP David.
Jean-François Jourdain